La sécheresse
Pendant que des habitants des pays industrialisés continuent à nier les effets des dérèglements climatiques, les habitants de l’Afrique sub-saharienne, en fait de tous les pays en voie de développement qui n’ont pas des moyens économiques suffisants, subissent de plein fouet les effets de ces dérèglements…
Les sécheresses, les vagues des tempêtes, les inondations et les températures trop élevées sont les conséquences de ces changements climatiques. Les vies humaines, végétales et animales en deviennent des victimes.
Entre janvier et avril 2020, à Kananga comme dans la région centre du Kasaï (zone à savane herbeuse et boisée) a connu des températures allant jusqu’à 40 degrés Celsius. Des épidémies ont éclaté et même quelques cas des décès. Pendant la même période, des pluies n’ont pas été abondantes comme d’ordinaire pour les travaux agricoles de la saison B (janvier-mai). À partir du 1 er mai 2020, les pluies ont cessé et une forte sécheresse s’est précipitée alors que celle-ci intervient normalement au début de juin de l’année.
Les grands et petits agriculteurs/cultivateurs dans l’Hinterland de Kananga et dans la région du Kasaï Central en pleine savane herbeuse ou boisée ont perdu leur production autour de 68 à 70%, ce qui a provoqué une grande famine dans la ville de Kananga habitée par environ 1.8 million de personnes; situation qui vient d’aggraver la vie sociale et économique trop vulnérable suite aux conséquences du Coronavirus et les mesures de confinement. Dans le pays, il n’y a pas des budgets pour prévenir les calamités naturelles ni des systèmes des Assurances pour dédommager les victimes.
Le projet victime de la sécheresse
Du 05 février au 10 mars 2020, un champ de 48 hectares a été cultivé, 42 hectares labourés et hersés mécaniquement et 6 hectares labourés manuellement.
- 44.5 hectares ont été investis en haricots,
- 2 hectares en tubercules/manioc,
- 1 hectare en patates douces,
- 0.5 hectare en légumineuses.
L’investissement par Diku Dilenga a été d’environ 20 000 $ US.
Les mesures de confinement nous ont obligés de réduire sensiblement le nombre de travailleurs/travailleuses membres de la communauté, ce qui nous a mis retard sur le calendrier agricole pour le semi (plante) de haricots : de 25 personnes par hectare à 7 personnes par hectare. Les pluies annoncées par la Météo jusqu’à la première semaine de Juin sont parties très tôt, fin avril. A partir de mai nous avons connu une sécheresse due aux changements climatiques. Au 30 mai, nous avons perdu environ 40 hectares des terres qui avaient reçu les haricots.
Au lieu de entre 28 et 35 Tonnes d’haricots, nous n’avons récolté qu’une Tonne !
Cette perte a été transférée sur notre actif:
- Une part de feuilles séchées d’haricots sont tombées dans le champ pour devenir des engrais verts avec les herbes qui y poussent, ce qui va fertiliser le sol, pour gagner deux-trois fois ce que nous pensions perte.
- Une autre part des mêmes feuilles a été collectée pour être mélangée avec les écorces d’haricots pour fabriquer la nourriture des poissons (projet pisciculture).
- Plus de 3 500 petits emplois ont été créés entre février et juin 2020 en faveur des membres de la communauté : femmes, filles mères, jeunes démobilisés (ex-rebelles) et hommes.
- Le projet a réconcilié les membres de la communauté qui vivaient à couteau tiré, dans une zone en situation post-conflit (guerre civile Kamuina Nsapu contre le Gouvernement Kabila Joseph, 2016-2018).
Mesures de mitigation
Sans équipements pour l’irrigation, il n’y a aucun effort à conjuguer quand il y a la sécheresse. C’est donc de ce côté que nous allons concentrer nos efforts si nous trouvons le soutien financier nécessaire. Un système d’irrigation serait facile à installer car la zone géographie d’Hinterland de Kananga possède plusieurs sources d’eau pour être captées.
Un donateur qui nous offrirait ces équipements sera le bienvenu ici.
La grande saison agricole A (août – décembre) reste la seule garantie pour les agriculteurs d’éviter les sécheresses, soit une réduction de moitié de la capacité agricole que connaissait la région !
Rév. Tambwe Musangelu